Retour à la ligne du temps

01 sept. 2020

Le rétablissement comme projet thérapeutique
Projet thérapeutique
Patients
Identité

Le rétablissement comme projet thérapeutique

Nous avons décidé d’orienter notre travail vers le rétablissement de la personne soignée. Il s’agit d’un processus éminemment personnel, une façon de vivre sa vie de manière satisfaisante, malgré les limites causées par la maladie.

Le rétablissement implique une co-construction entre soignants et soignés, les premiers mettant à disposition leur expertise et assurant l’accès, de manière équitable, à toute une série de services, les seconds apportant leur expérience. Le rétablissement est une boîte à outils qui offre la possibilité au patient de faire ses choix, depuis son lieu de vie.

Le rétablissement comme processus personnel

La notion de rétablissement remonte aux années 80, lorsqu’on a pu démontrer que les troubles mentaux dits sévères, comme la schizophrénie, n’étaient pas inévitablement caractérisés par une détérioration. De nombreux témoignages de personnes atteintes de schizophrénie et d’associations de patients et de proches ont ainsi pointé qu’il était possible de « vivre mieux », voire de « vivre bien » avec la maladie. 

Les autorités et les professionnels ont dès lors inclus la notion de rétablissement dans leurs politiques de soins. 

Le rétablissement n’est pas un objectif. C’est avant tout un processus profondément personnel, fait de changements d’attitudes, de sentiments et de compétences.

Le rétablissement doit être distingué du rétablissement perçu comme un objectif clinique, où un soignant définit les critères d’amélioration, comme par exemple la rémission des symptômes psychotiques.

On sait par exemple que, pour un patient psychotique, la qualité de vie dépend plus de l’amélioration des symptômes affectifs que du « contrôle » de son délire ou de ses hallucinations. On sait aussi qu’il se sent mieux s’il peut poser des choix sur tous les aspects de sa santé. Au contraire des soignants, il ne sépare pas santé psychique et physique.

Le rétablissement peut être perçu comme une façon satisfaisante de vivre sa vie, malgré les limites causées par la maladie

Les rétablissements personnel et clinique ne s’excluent pas, au contraire ! Ils impliquent un dialogue constant entre le soignant le soigné, le premier apportant son savoir et le second son expérience. C’est dans un processus de co-construction, et souvent de négociation qu’émergera un « espace de soins », recueillant l’assentiment des deux parties. 

S’engager dans un processus de rétablissement nécessite plusieurs étapes dans le chef du patient. Il doit d’abord avoir l’espoir qu’il peut se rétablir. Pour ce faire, il doit pouvoir accepter qu’il y a un « problème », il doit également connaître ses forces afin de les développer.

Une autre étape est celle de l’autonomie. Cette notion implique qu’il prenne de plus en plus de responsabilités et qu’il assume une certaine forme de risque. Cela le mènera à prendre des décisions dont il connaît les déterminants et les conséquences. C’est le phénomène d’autodétermination

Le rétablissement est enfin, fondamentalement, un processus social. Se « reconnecter » aux autres permet d’envisager un rôle dans la société et d’exercer sa citoyenneté. Ce rôle peut concerner ses activités de loisirs ou professionnelles, tout comme sa place comme partenaire amoureux ou amical…

Le CHJT centre son projet thérapeutique sur le rétablissement

Du côté des soignants, des structures de soins et des politiques de santé publique, s’engager dans un processus de rétablissement nécessite également de croire à l’évolution possible du patient. Sans espoir, il est impossible de s’engager dans un processus de co-construction. 

Une fois cette conviction acquise, les soignants s’engagent à permettre l’accès à toute une série de services qui accompagneront le rétablissement. Ces services incluent par exemple une information claire quant aux compétences du patient. Plus largement, cette dynamique implique aussi un accès égal pour tous aux opportunités de travail, de logement et de soins généraux dans une optique de santé globale. 

Au CHJT, nous avons donc décidé de nous engager dans ce processus que nous concevons comme le plus bienveillant possible, en accord avec nos valeurs institutionnelles. Les nouvelles constructions susciteront la rencontre entre les soignants et les soignés. Nous prônons un soin basé sur le parcours de la personne, dont l’épicentre n’est pas l’hôpital, mais le lieu de vie qu’elle a choisi. Nous nous appuyons pour ce faire sur notre implication dans les différentes fonctions de la réforme des soins en santé mentale.

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En utilisant notre site Web, vous acceptez notre utilisation des cookies conformément à notre politique en matière de cookies. En savoir plus