Les réflexions continuent, le projet prend forme, les objectifs se fixent. Et si l’hôpital devenait un outil de réinsertion ? Et si le patient en avait les clés ?
C’est le but de toute l’architecture du bâtiment. Dans cette continuité de philosophie de soins et de réinsertion du patient, les espaces communs à toutes les unités auront pour fonction d’être à chaque instant des lieux de rencontres informelles. Ces espaces veilleront également à reproduire, dans un cadre sécurisé, des lieux de vie conformes à ceux de la société.
Au cœur de la galerie du nouveau bâtiment se trouvera un espace ouvert, comparable à la « place du village ». Ce lieu, composé d’un kiosque central et d’une bibliothèque, sera celui de la rencontre entre la famille, les amis, les soignants…
Cette place accueillera des évènements organisés conjointement avec les personnes soignées. Plus loin, une salle de sport, une salle fitness et un mur d’escalade seront mis à disposition.
Une grande partie des personnes soignées au CHJT sont accueillies en état de décompensation psychiatrique aiguë, dans un contexte médico-légal. Ces personnes rencontrent des difficultés dans leur contact avec autrui et la réalité.
Elles peuvent donc avoir des comportements agressifs. C’est ici que réside tout le défi : comment leur permettre d’être des partenaires de soins, des acteurs, tout en garantissant leur sécurité et celle des autres ?
Une première partie de la réponse se traduit dans un pari : un environnement de vie le plus proche possible de celui d’un domicile classique apaise la tension inhérente à la crise. Ce pari nous le faisons en tout confiance, car nous nous basons sur ce qui a été étudié et mené avec succès dans d’autres pays européens.
Les espaces de vie des unités sont donc conçus comme des espaces ouverts et comprennent une cuisine, un salon et un coin détente. Des alcôves permettent de s’isoler tout en restant proche du groupe.
L’architecture a ainsi pour objectif de permettre la « déambulation structurée » des personnes, c’est-à-dire que chaque espace a une fonction désignée qui guide la personne lorsqu’elle passe de l’un à l’autre.
Chaque personne soignée aura en outre la clé de sa chambre et de son armoire. Sa chambre sera donc son espace intime. Sauf situation urgente, On ne peut y rentrer que sur invitation.
Cette nouvelle architecture met au centre le patient et établit une réelle relation de confiance, entre le soigné et le soignant, ainsi qu’entre les personnes soignées.
